Quelques réflexions sur le développement d’un tourisme responsable et communautaire dans la vallée de la Hunza, Pakistan
Traduction en français d'un article initialement rédigé en anglais pour le "Passu Times".
This article in English / Traduction en anglais
L’éco-patrimoine doit être inventorié, décrit, photographié, entretenu, localisé sur des cartes et présenté dans les médias touristiques comme sur le site Internet proposé ci-dessous, §7.
This article in English / Traduction en anglais
Le texte présenté ci-dessous ne doit pas être considéré comme une étude, même brève, sur le tourisme dans la vallée de la Hunza. Il souhaite plutôt présenter un point vue extérieur résultant d'un voyage, en indépendant, effectué en août 2018, en utilisant les transports en commun d'Islamabad (Pendjab) au col de Khunjerab (poste frontière avec la Chine, altitude, 4 880 m) avec des arrêts dans différents lieux remarquables. Il est également une synthèse de discussions commencées, et poursuivies depuis lors, avec les personnes qui vivent et travaillent dans cette région montagneuse du Nord du Pakistan.
Morning view of Hunza peak, 6 270 m, et du Ladyfinger (Bublimating) peak,6 000 m, from Duikar (Eagle's Nest)
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1. Des transports en commun convenables
Le transport public de passagers n'est pas un problème par rapport à beaucoup d'autres États, surtout si l'on regarde les pays d'Asie centrale, qui reçoivent cependant plus de touristes. Ce transport n'est pas très onéreux. Et il est sympathique de voyager avec la population locale, une bonne occasion d'apprendre et de faire des connaissances. La seule difficulté réside, la plupart du temps, dans l'obtention d'informations précises et fiables sur ces moyens de transport: les horaires, les arrêts, les destinations, les prix. Ces informations doivent être publiées sur le site internet suggéré au § 7 ci-dessous.
2. Une Police digne de confiance
Les policiers sont très coopératifs avec les étrangers. Ils sont instruits. Ils sont fiables. Ils sont dignes de confiance et amicaux. Ils parlent anglais. Chaque fois que je voyais des policiers, j'allais leur dire bonjour et me présenter. Je leur ai aussi rendu visite dans des commissariats de police. Ils m'ont invité à prendre le thé, le café ou même des repas. Je pense qu'aucune autre police d'Asie centrale ne peut rivaliser avec eux. C'est un véritable atout.
3. La vallée de la Hunza, une identité à affirmer
La vallée de la Hunza est très différente des autres endroits du Pakistan que j’ai pu visiter, comme Islamabad, Rawalpindi, Lahore, la vallée de Kaghan, la chaîne de Galyat. Les autres régions sont, bien sûr, intéressantes. Cependant, la Vallée de la Hunza n'est pas surpeuplée. Elle est calme, propre, sûre, non bruyante. Elle est magnifique. La communication y est plus facile, avec tous, car les habitants ont un bon bagage scolaire, voire universitaire. Ils sont plus en attente d'interactions avec leurs hôtes étrangers, que dans d'autres régions du pays. Les parents et les enfants ne vous demandent rien à la différence d'autres lieux touristiques dans monde, où l'on est véritablement harcelé. Ils vous respectent. S'ils vous posent des questions, c'est simplement pour apprendre de vous. Comme leurs parents, les enfants vous invitent à boire le thé chez eux.
Ils vous offrent des fruits de leur jardin. Ils sont heureux de vous guider, juste pour le plaisir de passer du temps avec des voyageurs qui viennent de loin. Ils vous invitent dans leur école, et leurs professeurs les encouragent à le faire. La plupart des habitants de la vallée de la Hunza sont des Ismaïliens comme dans le Pamir tadjik ou afghan. Leur religion est pacifique et libre de tout mouvement extrémiste. Pour de nombreuses raisons, non seulement financières, il semble que les habitants préfèrent les visiteurs extérieurs aux touristes nationaux, originaires principalement du Pendjab.
A l'extérieur des frontières, les étrangers ont peut-être entendu parler de la Karakoram Highway (autoroute du Karakoram) et des gigantesques montagnes de la vallée de la Hunza. Cependant, ils ne savent pas en quoi cet endroit se distingue du Pakistan qu'ils CROIENT connaître. L'identité unique de la vallée de la Hunza devrait être promue à l'échelle internationale comme, pardonnez l'expression, une "label original".
Dans cette vidéo en anglais, Liaqat Hussain Shahab du "Old Hunza Inn" (Karimabad) partage sa vision et ses questions concernant le tourisme dans la vallée de la Hunza. Il suscite des réponses intéressantes de la part d'une touriste, une jeune femme allemande. Cette discussion a contribué à soulever certaines considérations présentées dans cet article.
Ils vous offrent des fruits de leur jardin. Ils sont heureux de vous guider, juste pour le plaisir de passer du temps avec des voyageurs qui viennent de loin. Ils vous invitent dans leur école, et leurs professeurs les encouragent à le faire. La plupart des habitants de la vallée de la Hunza sont des Ismaïliens comme dans le Pamir tadjik ou afghan. Leur religion est pacifique et libre de tout mouvement extrémiste. Pour de nombreuses raisons, non seulement financières, il semble que les habitants préfèrent les visiteurs extérieurs aux touristes nationaux, originaires principalement du Pendjab.
A l'extérieur des frontières, les étrangers ont peut-être entendu parler de la Karakoram Highway (autoroute du Karakoram) et des gigantesques montagnes de la vallée de la Hunza. Cependant, ils ne savent pas en quoi cet endroit se distingue du Pakistan qu'ils CROIENT connaître. L'identité unique de la vallée de la Hunza devrait être promue à l'échelle internationale comme, pardonnez l'expression, une "label original".
Dans cette vidéo en anglais, Liaqat Hussain Shahab du "Old Hunza Inn" (Karimabad) partage sa vision et ses questions concernant le tourisme dans la vallée de la Hunza. Il suscite des réponses intéressantes de la part d'une touriste, une jeune femme allemande. Cette discussion a contribué à soulever certaines considérations présentées dans cet article.
4. Les déchets, une menace croissante
Les ordures sont un gros problème au Pakistan et dans de nombreux autres pays. Jusqu'à présent, la vallée de Hunza était presque préservée. Cependant, cette situation peut changer très rapidement, comme cela a été le cas en Tunisie, où le phénomène devient un problème dramatique, y compris dans de magnifiques anciennes régions touristiques. Dans la vallée de la Hunza, j’ai observé, non seulement de la part de touristes pendjabis, mais également de la part de la population locale, quelques comportements irresponsables. Avec la fin de la quasi-autarcie et le nombre croissant d'achats effectués en dehors de la vallée, emballés selon les pratiques anti-environnementales d'aujourd'hui, cela peut devenir une préoccupation sérieuse. Des zones de collecte et des conteneurs à ordures doivent être organisés et bénéficier d'une signalétique. Garder la vallée de la Hunza propre devrait faire partie de l'enseignement scolaire. Certaines actions de nettoyage collectif pourraient être organisées, avec les élèves, afin de les rendre plus sensibles à ce problème. Préserver la pureté de la vallée de la Hunza aidera à la conserver attrayante. S'émerveiller de sa beauté est un des objectifs des personnes voyageant dans la vallée de la Hunza. Il est important de conserver cette distinction.
5. Une harmonie visuelle fragilisée
La beauté de la vallée de la Hunza repose également sur une vision cohérente et harmonieuse. L’architecture traditionnelle, avec ses volumes équilibrés et ses matériaux naturels, est l’une des composantes majeures de cette vision. Avec l'amélioration des moyens de transports, le béton, les toits métalliques, les portes métalliques, les rideaux de fer, les affiches publicitaires, les équipements en plastique, les couleurs vives et non naturelles pénètrent cet éden. Les proportions et l'architecture des bâtiments changent. Toutes ces agressions peuvent sinistrer très rapidement l'impression d'ensemble des villages et du paysage (voir certaines villes ou certains villages du Pendjab, voir Naran, dans la vallée de Kaghan, ou même Aliabad, dans la vallée de Hunza). Il n'est pas trop tard pour lancer une réflexion globale, avec les communautés locales, ainsi que pour adopter une politique responsable.
6. "Un éco-patrimoine" prometteur mais ignoré
En liaison avec l'architecture traditionnelle rurale mentionnée ci-dessus, il convient de porter une attention particulière au patrimoine, qui ne se limite pas au Fort de Baltit, au Fort d'Altit et à la vieille ville de Ganish. Les bâtiments, les outils traditionnels, les murs de pierre sèche, les anciens itinéraires de la soie, les systèmes d'irrigation, le "savoir-faire", les champs tenus comme des jardins, les terrains de polo sont toujours en fonction. Cependant, ils peuvent disparaître si aucune attention particulière ne leur est portée, alors que les processus, les équipements et le mode de vie changent. Par exemple, le moulin à eau de Zoodkhun, dans la vallée de Chapursan, a été utilisé jusqu'à il y a deux ou trois ans. Nous l'avons testé. Il peut encore fonctionner. Jusqu'à quand ?
L’éco-patrimoine doit être inventorié, décrit, photographié, entretenu, localisé sur des cartes et présenté dans les médias touristiques comme sur le site Internet proposé ci-dessous, §7.
7. Le manque cruel d'un site Internet et d'un office de tourisme indépendant dans la vallée de la Hunza
La vallée de la Hunza a besoin de communiquer, mais son tourisme doit être orienté vers les habitants et ne doit pas uniquement promouvoir les grandes entreprises, les grands hôtels ou tout équipement mondialisé. Ce tourisme ne doit pas faire ressembler Karimabad à Naran, voire à une station touristique occidentale, où tout est artificiel.
A mon avis, ce tourisme local devrait être promu par la vallée de la Hunza et non pas par un bureau de la capitale pakistanaise. En outre, la vallée de la Hunza doit être mise en avant en tant qu’entité spécifique et, en raison de sa différence, ne doit pas être confondue, depuis l’étranger, avec le reste du Pakistan. Le caractère unique de la vallée de la Hunza devrait être souligné en permanence.
À l'heure actuelle, il n'existe pas de guide voyage mis à jour pour le Pakistan et la vallée de la Hunza. Le «Petit Futé», en français, est presque vide. Le guide «Lonely Planet» est ancien et obsolète. Les événements intéressants tels que le “Passu Face Mela”, le Festival “Baba Ghundi”, les matchs de polo, de cricket, les jeux de bouzkachi, les concerts de musique traditionnelle...ne sont pas annoncés aux étrangers. Aujourd'hui, pour obtenir des informations de base, les voyageurs doivent rassembler de la "documentation" sur différentes pages Facebook, sans être certains de ne pas manquer les personnes et les endroits les plus intéressants. Là, sur ces pages Facebook, ils sont ciblés par des «agents de voyages» dont ils ne connaissent pas la réputation. Ces personnes créent un flot de "demandes d'amis" sur les réseaux sociaux. Certains sont envahissants.
La vallée de la Hunza devrait avoir un office de tourisme, indépendant des agences de voyages commerciales et faire vivre un site Internet rassemblant toutes les ressources disponibles: hébergement, guides locaux, transports, cartes, itinéraires de randonnée, patrimoine, calendrier annuel des événements, formalités de visa et assistance à leur obtention, information sur les NOC (voir ci-dessous, §8), bulletins météos et d'enneigement, mise à jour des conditions de sécurité, état des routes et des cols de montagne...
A mon avis, ce tourisme local devrait être promu par la vallée de la Hunza et non pas par un bureau de la capitale pakistanaise. En outre, la vallée de la Hunza doit être mise en avant en tant qu’entité spécifique et, en raison de sa différence, ne doit pas être confondue, depuis l’étranger, avec le reste du Pakistan. Le caractère unique de la vallée de la Hunza devrait être souligné en permanence.
À l'heure actuelle, il n'existe pas de guide voyage mis à jour pour le Pakistan et la vallée de la Hunza. Le «Petit Futé», en français, est presque vide. Le guide «Lonely Planet» est ancien et obsolète. Les événements intéressants tels que le “Passu Face Mela”, le Festival “Baba Ghundi”, les matchs de polo, de cricket, les jeux de bouzkachi, les concerts de musique traditionnelle...ne sont pas annoncés aux étrangers. Aujourd'hui, pour obtenir des informations de base, les voyageurs doivent rassembler de la "documentation" sur différentes pages Facebook, sans être certains de ne pas manquer les personnes et les endroits les plus intéressants. Là, sur ces pages Facebook, ils sont ciblés par des «agents de voyages» dont ils ne connaissent pas la réputation. Ces personnes créent un flot de "demandes d'amis" sur les réseaux sociaux. Certains sont envahissants.
Passu Face Mela - festival musical de classe internationale 11/08/2018 - Evénement ignoré des visiteurs étrangers - Passu - Pakistan - Photos Bernard Grua
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La vallée de la Hunza devrait avoir un office de tourisme, indépendant des agences de voyages commerciales et faire vivre un site Internet rassemblant toutes les ressources disponibles: hébergement, guides locaux, transports, cartes, itinéraires de randonnée, patrimoine, calendrier annuel des événements, formalités de visa et assistance à leur obtention, information sur les NOC (voir ci-dessous, §8), bulletins météos et d'enneigement, mise à jour des conditions de sécurité, état des routes et des cols de montagne...
8. Un processus d'obtention de visa quasi dissuasif
L'obtention d'un visa est un véritable fardeau. Les conditions dépendent de chaque consulat, en fonction du pays où est formulée la demande, sachant que cette demande doit obligatoirement être faite dans le pays de résidence. Ces conditions dépendent même de l'humeur versatile de la personne en charge de la délivrance de ce document, comme à Paris. Connaître ce qui doit être écrit dans une lettre d’invitation / Letter of invitation (LOI) et savoir qui a le pouvoir de préparer cette LOI est déjà un problème. In fine, la procédure de visa est une étape obligatoire fastidieuse et coûteuse. Si vous n'habitez pas dans la capitale de votre pays de résidence, des coûts et des incertitudes supplémentaires sont alors ajoutés.
Malgré toutes ces incertitudes, les voyageurs doivent acheter leur billet d’avion avant de demander un visa pakistanais. Si le visa est refusé, la valeur du billet et tous les frais de visa sont perdus. Il est donc raisonnable, pour de nombreux visiteurs étrangers, d’envisager une autre destination. Voir les exigences du consulat du Pakistan à Paris pour un visa
Par expérience, il est beaucoup plus facile d'obtenir un visas pour l'Ouzbékistan, le Kirghizistan ou le Tadjikistan. Même le visa afghan (si vous postulez à Khorog, au Tadjikistan) est plus aisé à obtenir que le pakistanais. Pour moi, seul le visa russe était un cauchemar plus grand que celui du Pakistan. Le visa pakistanais devrait être une procédure plus compréhensible et plus standard. C'est une part importante du budget d'un voyage pour le Pakistan. Cet argent pourrait être mieux utilisé dans le pays et pour sa population.
Le NOC (certificat de non-objection) est lié au problème des visas. Les étrangers ne savent pas dans quelle partie du pays le NOC est requis, où ils peuvent l'obtenir, ce dont ils ont besoin pour se préparer à postuler pour le NOC.
Malgré toutes ces incertitudes, les voyageurs doivent acheter leur billet d’avion avant de demander un visa pakistanais. Si le visa est refusé, la valeur du billet et tous les frais de visa sont perdus. Il est donc raisonnable, pour de nombreux visiteurs étrangers, d’envisager une autre destination. Voir les exigences du consulat du Pakistan à Paris pour un visa
Par expérience, il est beaucoup plus facile d'obtenir un visas pour l'Ouzbékistan, le Kirghizistan ou le Tadjikistan. Même le visa afghan (si vous postulez à Khorog, au Tadjikistan) est plus aisé à obtenir que le pakistanais. Pour moi, seul le visa russe était un cauchemar plus grand que celui du Pakistan. Le visa pakistanais devrait être une procédure plus compréhensible et plus standard. C'est une part importante du budget d'un voyage pour le Pakistan. Cet argent pourrait être mieux utilisé dans le pays et pour sa population.
Le NOC (certificat de non-objection) est lié au problème des visas. Les étrangers ne savent pas dans quelle partie du pays le NOC est requis, où ils peuvent l'obtenir, ce dont ils ont besoin pour se préparer à postuler pour le NOC.
9. Les recommandations rédhibitoires des MAE étrangers
Les conseils figurant sur les sites des Ministères des Affaires Etrangères (MAE) occidentaux constituent un obstacle majeur. Ils déconseillent formellement les visites au Pakistan. Cet obstacle devrait être traité au niveau du gouvernement pakistanais, en liaison avec l'UE, les États-Unis, etc. Peut-être ces pays attendent-ils à ce que certaines règles soient mises en œuvre pour donner un avis positif? Tant de choses sont déjà faites. Il n'y aurait probablement plus beaucoup d'efforts supplémentaires à entreprendre. Mais il faut s'en occuper.
10. Une offre à compléter, des synergies à développer, avec les pays limitrophes de la vallée de Hunza
Je pense que les touristes devraient pouvoir accéder au corridor du Wakhan (Afghanistan et Tadjikistan) depuis la vallée de la Hunza. Cela ouvrirait de nombreuses possibilités pour les populations locales, en particulier pour les Wakhis parlant la même langue, dans la haute vallée de la Hunza (Pakistan) et sur les rives afghanes ainsi que tadjikes du haut Panj (Amou Daria).
Cette possibilité attirerait, à coup sûr, des visiteurs supplémentaires. La demande existe comme j'ai pu l'observer dans des échanges sur les forums. De plus, les habitants de Chapursan (Pakistan) et de Bozai Gumbaz (Afghanistan) disposent des yaks qui permettraient aux voyageurs étrangers de franchir le col d'Irshad (4 977 m) entre les deux pays. Cet itinéraire millénaire est encore pratiqué par des caravanes de marchands et d'éleveurs frontaliers, principalement en septembre octobre, lorsque les récoltes estivales sont rentrées. Une telle activité compléterait le revenu des communautés et leur donnerait de nouvelles raisons de rester sur les terres montagneuses de leurs pères au lieu de choisir l'exode vers une mégalopole du Sud.
Dernier point mais non le moindre, bien qu'il soit peut-être un rêve, il parait indispensable que le Pakistan et l'Inde puissent réduire leurs tensions en ce qui concerne le Cachemire. Le conflit actuel coupe les territoires du Nord pakistanais et les territoires du Nord indien en les privant d'échanges et de synergies mutuelles, qui profiteraient, là aussi, aux communautés locales des deux pays. Je conviens que je ne connais pas la vision indienne du problème. En revanche, au Pakistan, j’ai observé que le discours anti-indien est la composante essentielle de la construction de l’identité nationale pakistanaise. Une révolution serait de s'attaquer à ce problème et de réfléchir à un projet national, unissant le Pakistan, fondé sur une projection positive au lieu d'une rhétorique conflictuelle. Il est cependant évident qu'un tel revirement mettrait en question le pouvoir de nombreux individus influents qui profitent de cet antagonisme, quand ils ne le provoquent pas.
Bernard Grua, Nantes, Bretagne 02/10/2018
Khundud et affluent du Panj - Corridor du Wakhan - Afghanistan - Photo Bernard Grua
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Cette possibilité attirerait, à coup sûr, des visiteurs supplémentaires. La demande existe comme j'ai pu l'observer dans des échanges sur les forums. De plus, les habitants de Chapursan (Pakistan) et de Bozai Gumbaz (Afghanistan) disposent des yaks qui permettraient aux voyageurs étrangers de franchir le col d'Irshad (4 977 m) entre les deux pays. Cet itinéraire millénaire est encore pratiqué par des caravanes de marchands et d'éleveurs frontaliers, principalement en septembre octobre, lorsque les récoltes estivales sont rentrées. Une telle activité compléterait le revenu des communautés et leur donnerait de nouvelles raisons de rester sur les terres montagneuses de leurs pères au lieu de choisir l'exode vers une mégalopole du Sud.
Dernier point mais non le moindre, bien qu'il soit peut-être un rêve, il parait indispensable que le Pakistan et l'Inde puissent réduire leurs tensions en ce qui concerne le Cachemire. Le conflit actuel coupe les territoires du Nord pakistanais et les territoires du Nord indien en les privant d'échanges et de synergies mutuelles, qui profiteraient, là aussi, aux communautés locales des deux pays. Je conviens que je ne connais pas la vision indienne du problème. En revanche, au Pakistan, j’ai observé que le discours anti-indien est la composante essentielle de la construction de l’identité nationale pakistanaise. Une révolution serait de s'attaquer à ce problème et de réfléchir à un projet national, unissant le Pakistan, fondé sur une projection positive au lieu d'une rhétorique conflictuelle. Il est cependant évident qu'un tel revirement mettrait en question le pouvoir de nombreux individus influents qui profitent de cet antagonisme, quand ils ne le provoquent pas.
Bernard Grua, Nantes, Bretagne 02/10/2018
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